Joseph Mallord William Turner

Joseph Mallord William Turner est un peintre, aquarelliste et graveur britannique, né le 23 avril 1775 à Londres et mort le 19 décembre 1851 à Chelsea.



Catégories :

Naissance en 1775 - Décès en 1851 - Peintre britannique - Peintre romantique - Romantisme - Peintre paysagiste - Peintre aquarelliste - Époque georgienne

William Turner
Autoportrait, 1798
Autoportrait, 1798
Naissance 23 avril 1775
Londres
Décès 19 décembre 1851
Chelsea
Nationalité Anglais
Activité (s) peintre
Formation Royal Academy of Arts
Maître Joshua Reynolds


Joseph Mallord William Turner est un peintre, aquarelliste et graveur britannique, né le 23 avril 1775 à Londres et mort le 19 décembre 1851 à Chelsea. Originellement de la veine romantique anglaise, son œuvre est marquée par une recherche novatrice audacieuse qui fera considérer celui qu'on surnomme le «peintre de la lumière» comme un précurseur de l'impressionnisme, avec son contemporain John Constable


Biographie

Les débuts

Né à Covent Garden à Londres en 1775, William Turner est le fils d'un barbier et fabricant de perruques, William Gay Turner. Sa mère, Mary Marshall, perd progressivement la raison, certainement à cause du décès de la jeune sœur de William, Helen, morte en 1786. Elle mourra d'ailleurs dans un asile en 1804.

Le jeune Turner est envoyé en 1785 chez un de ses oncles maternels à Brentford, petite ville à l'ouest de Londres, sur les rives de la Tamise. C'est là que son intérêt pour la peinture s'éveille. Un an plus tard, il se rend à l'école à Margate, dans le Kent, à l'estuaire de la Tamise. À partir de cette époque, il commence à produire des dessins que son père expose à la vitrine de son commerce.

Il a uniquement 14 ans quand il entre à l'école de la Royal Academy of Arts (11 décembre 1789) puis est admis à la Royal Academy elle-même un an plus tard. Turner marque un vif intérêt pour l'architecture, suivant surtout des cours de perspective et de topographie avec le dessinateur en architecture Thomas Malton, avant que l'architecte Thomas Hardwick ne lui conseille de persévérer dans la peinture. Une première aquarelle de Turner est acceptée à l'exposition d'été de la Royal Academy tandis qu'il n'y est élève que depuis un an.

Il subit l'influence d'artistes tels que Guillaume Van de Velde, Ælbert Cuyp, John Robert Cozens, Wilson, Claude Gellée dit Claude le Lorrain ou encore Nicolas Poussin. Il est remarqué par un amateur d'art de l'époque qui lui sert à rencontrer divers artistes comme Thomas Girtin avec qui il se liera d'amitié. Il travaille en premier lieu la gravure.

Sa carrière

Pêcheurs en mer, 1796, huile sur toile, 91 x 122 cm, Tate Gallery

Son style, alors plutôt rigoureux, il expose sa première huile, Pêcheurs en mer, en 1796, année à partir de laquelle il exposera chaque année à la Royal Academy, jusqu'à la fin de sa vie, à de très rare exceptions près. Son caractère romantique est alors révélé par ses représentations de paysages pittoresques de la Grande-Bretagne, mettant la technique au service de sa propre esthétique (en effet ses paysages maritimes se prêtent facilement aux jeux de reflets de lumière qu'il affectionne).

Renommé pour ses huiles, Turner est aussi un des plus grands maîtres anglais de paysages à l'aquarelle. Il y gagnera le surnom de «peintre de la lumière»[1]. Ses tableaux, paysages et marines d'Angleterre, lui vaudront rapidement une grande réputation si quoiqu'il devient membre titulaire de la Royal Academy à l'âge de 27 ans. De 1807 à 1828, il y enseigne la perspective et , en 1845, obtient un poste de professeur suppléant. Son talent lui apporte reconnaissance et confort et lui sert à posséder sa propre galerie à partir de 1804.

Turner voyagera énormément tout au long de sa carrière, en premier lieu en Angleterre et en Écosse, puis, après la paix d'Amiens en 1802, en France, en Suisse, aux Pays-Bas et en Italie, en particulier à Venise, ville où il séjournera à trois reprises (en 1819, 1829 et 1840) qui lui sera une importante source d'inspiration. En Angleterre, Turner est fréquemment l'hôte de Lord Lamont à Petworth House dans le Sussex, ce qui donnera naissance à une célèbre série de peintures.

Turner dans son atelier, aquarelle, 14 x 19 cm, British Museum

Avec l'âge, Turner devient de plus en plus excentrique et taciturne. Il a peu d'amis et de proches, à l'exception notable de son père qui habitera avec lui jusqu'à sa mort en 1829, œuvrant pour son fils comme assistant. La mort de son père affectera énormément Turner qui sera par conséquent sujet à des accès de dépression. Turner ne se mariera pas, mais aura deux filles avec Sarah Danby, puis aura pour compagne la veuve Sophia Caroline Booth à partir de 1833, avec laquelle il vivra maritalement.

En 1846, il se retire de la vie publique, vivant sous le pseudonyme de Mr Booth. Il expose une dernière fois à la Royal Academy en 1850 et , le 19 décembre 1851, Turner meurt au domicile de sa compagne à Chelsea. À sa demande, il est enterré à la Cathédrale Saint-Paul de Londres où il repose aux côtés du peintre Joshua Reynolds.

Œuvre

Musique à Petworth, (1835), huile sur toile, 121 × 90, 5 cm, Tate Gallery

Ses influences

À partir de 1802, l'envie de voyager l'emmène sur le continent européen, essentiellement en France et en Suisse, d'où il rapporte, bien entendu, des aquarelles mais également le goût pour certains artistes, comme Claude Lorrain et ses représentations de la mythologie. Turner peint ainsi des fresques antiques comme Didon construisant Carthage en 1815. Il s'inspire aussi du Liber Veritatis de Lorrain en ce qui concerne son ouvrage, Liber Studiorum, établissant ainsi une classification des différents types de paysages.

Sa technique, ses répercussions

Son passage d'une représentation plus réaliste à des œuvres plus lumineuses, à la limite de l'imaginaire (Tourmente de neige en mer, 1842), se fit après un voyage en Italie en 1819 (Campo Santo de Venise). Turner nous montre le pouvoir suggestif de la couleur, ainsi, son attirance pour la représentation des atmosphères le place comme un précurseur de l'impressionnisme jusqu'à devenir «le peintre des incendies» ; d'autres préfèrent pousser plus loin toujours leur analyse en voyant dans l'absence de support descriptif dans les œuvres de Turner, les prémices de l'abstraction lyrique.

Quelques œuvres

Dogana et Santa Maria della Salute, Venise, 1843, 91, 4 × 122 cm, National Gallery of Art, Washington D. C.

Bibliographie

Notes et références

  1. TURNER, Joseph Mallord William National Gallery, London

Voir aussi

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