Emily Brontë

Emily Jane Brontë est une poétesse et romancière britannique, sœur de Charlotte Brontë et d'Anne Brontë. Les Hauts de Hurlevent, son unique roman, est reconnu comme un classique de la littérature anglaise.



Catégories :

Femme de lettres britannique - Écrivain britannique du XIXe siècle - Écrivain romantique - Romantisme - Poète romantique - Naissance au Yorkshire et Humber - Naissance en 1818 - Décès en 1848 - Famille célèbre - Époque victorienne

Emily Jane Brontë
Emily Brontë
Emily Brontë

Activité (s) Poète, Romancière
Naissance 30 juillet 1818
Décès 19 décembre 1848
Genre (s) roman gothique, poèmes
Œuvres principales

Emily Jane Brontë (30 juillet 1818 Thornton - 19 décembre 1848 Haworth) est une poétesse et romancière britannique, sœur de Charlotte Brontë et d'Anne Brontë. Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights), son unique roman, est reconnu comme un classique de la littérature anglaise.

Emily Brontë écrivit d'autre part de nombreux poèmes de grande qualité, dont une part importante a été rédigée dans le cadre du cycle de Gondal.

L'enfance et l'adolescence : Glass Town et Gondal

Articles détaillés : Glass Town et Gondal (royaume imaginaire) .
Article connexe : Les Brontë.

Cinquième enfant d'une famille de six, Emily Brontë passa presque toute sa courte vie dans un presbytère à Haworth, dans le Yorkshire, où son père, Patrick Brontë, était pasteur.

Pendant son enfance, après la mort de sa mère et de ses deux sœurs les plus âgées dans un pensionnat, son père, Patrick Brontë, et sa tante maternelle, Elizabeth Branwell, décident de laisser aux enfants une grande liberté. Un cadeau offert par leur père à Branwell (douze soldats de bois), en juin 1826, met en branle leur imagination :

À partir de décembre 1827, Charlotte, Emily, Anne et leur frère Branwell commencent à créer des mondes imaginaires, avec la «confédération de Glass Town», qu'ils mettent en scène dans des récits, des poèmes, des articles de journaux, des pièces de théâtre. Puis, en 1831, quand Charlotte les quitte pour poursuivre ses études, Emily et Anne font sécession et créent le pays de Gondal, plus rude et plus austère qu'Angria, et dirigé par une femme, Augusta Geraldine Almeda. C'est dans le cadre du cycle de Gondal qu'une grande partie des poèmes d'Emily sera rédigée.

Une autre création est le royaume de Gaaldine, qui dépend d'ailleurs de Gondal : le poème d'Emily Brontë intitulé Come hither child fut rédigé en juillet 1839 ; localisé dans le royaume imaginaire de Gaaldine, il fait référence à Ula, l'une des provinces de ce royaume[1].

Le séjour à Bruxelles, avec Charlotte, et le retour à Haworth

Article connexe : Constantin Heger.
Portrait de Constantin Heger (vers 1865), qui sera le professeur d'Emily et de Charlotte lors de leur séjour à Bruxelles en 1842.

Emily, talentueuse et solitaire, aura toujours du mal à composer avec le monde extérieur. Une seconde tentative de scolarisation, puis un premier poste d'institutrice se solderont par des échecs. En 1842, elle se rend à Bruxelles avec sa sœur Charlotte, dans le pensionnat de M. Heger, où elle étudie le français et l'allemand et devient une excellente pianiste, avec une préférence surtout pour Beethoven. Mais la mentalité catholique, jugée hypocrite et sans principes, heurte ces filles de pasteur, et Emily se languit loin de sa lande[2].

Après ce voyage en terre étrangère, et suite à la mort de "tante Branwell", elle retourne à Haworth, où elle remplit le rôle de femme de charge du presbytère. Emily prend, chez ceux qui viennent à la connaître, une réputation de sauvagerie, de courage physique et d'amour des animaux. Elle partagera désormais le reste de ses jours entre les tâches ménagères, les longues promenades sur la lande et l'écriture.

L'écrivain Emily Brontë

Article détaillé : Les Hauts de Hurlevent.

Sources d'inspiration

Lord Byron, une source d'inspiration pour Charlotte, Emily et Branwell Brontë.

Elle rédigé de nombreux poèmes mettant en scène des personnages du pays imaginaire de Gondal qu'elle a créé vers 1834 avec sa sœur Anne, ou relatifs à son expérience personnelle de la nature ou encore à ses prises de position philosophiques. Certains d'entre eux relatent des expériences de type mystique.

Dès l'enfance, Emily, comme d'ailleurs Charlotte et Branwell, est influencée par certaines sources d'inspiration : le Blackwood's Magazine, que leur lit régulièrement leur père, revêt une importance toute spécifique, en alimentant non seulement leur connaissance des événements du monde, mais également leur imagination : ainsi, la carte de l'Afrique qui y est publiée en juillet 1831 ne les laisse pas indifférents, car elle matérialise, en quelque sorte, leur monde de Glass Town, qu'ils ont localisé en Afrique de l'ouest[3].

Ce même Blackwood's Magazine leur fait goûter cet aliment précieux que sont les contes gothiques, devenus si populaires mais déjà sur le déclin. Toujours est-il que ces contes inspirent à Emily ses premiers poèmes de Gondal.

C'est toujours dans le Blackwood's Magazine qu'Emily, son frère et ses sœurs découvrent pour la première fois la personne de Byron, en août 1825, avec une revue des «Derniers Jours de Lord Byron» (Last Days of Lord Byron), mort l'année précédente. Dès ce moment, le nom de Byron «devint synonyme de l'ensemble des interdiction et de l'ensemble des audaces», comme s'il suscitait par essence la levée des inhibitions[4].

Chez Emily, cette influence est apparente surtout chez les personnages des Hauts de Hurlevent[5] dans lequel les habitants de «Wuthering Heights», la grande maison secouée par les vents, font montre d'une perversité, d'une pauvreté d'esprit, d'une violence inouïes. Heathcliff lui-même va jusqu'à défaire le cercueil de Catherine pour mieux l'enlacer, ce qui témoigne de la puissance de son amour mais relève aussi du macabre et de la morbidité.

L'architecture fantastique de John Martin : Pandemonium, inspiré de Paradise Lost, de John Milton (musée du Louvre).

Dans le domaine artistique, le peintre John Martin exerce aussi une impression forte sur l'imagination des enfants Brontë. En effet, trois gravures d'œuvres de John Martin, datant toutes des années 1820, ornent les murs du presbytère de Haworth : une manière noire, Le Festin de Balthazar (Belshazzar's Feast), Le Déluge, et Josué commandant au soleil de s'arrêter[6].

Œuvres

Les Pœms, publiés en 1846

C'est la découverte des talents de poète d'Emily[N 1] par Charlotte[N 2] qui les conduit, elle et ses sœurs, à publier à compte d'auteur un recueil de leurs poésies en 1846. À cause des préjugés de cette époque à l'encontre des auteurs femmes, l'ensemble des trois utilisent des pseudonymes masculins, Emily devenant «Ellis Bell».

Wuthering Heights («Les Hauts de Hurlevent»)

Toujours à compte d'auteur et toujours sous son pseudonyme, elle publie ensuite en 1847 son unique roman Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) qui remporte un certain succès, même s'il n'est pas comparable à celui de Jane Eyre publié la même année par sa sœur Charlotte (1816-1855).

Remarquable pour la densité de son écriture et pour un romantisme particulièrement personnel influencé par le romantisme allemand, il a fréquemment été comparé à une tragédie grecque ou shakespearienne pour son intensité. Mais la construction innovatrice du roman rend perplexes les critiques et la véritable reconnaissance sera tardive. Le génie d'Emily Brontë ne sera clairement reconnu qu'à partir de la fin du XIXe siècle.

L'âme farouche d'Emily Brontë

Paysage de moors du Yorkshire, telles que les aimait Emily Brontë

Si Emily partage le caractère assez peu sociable de ses sœurs, elle fait montre en particulier d'un caractère sauvage, assez dure avec elle-même[N 3], et dure en particulier avec les autres ; elle peut à l'occasion faire preuve d'un moralisme et d'une autosatisfaction déplaisants[7] et certainement liés à l'existence particulièrement protégée qu'elle a su se créer. Solitaire, elle aime les longues promenades sur la lande de bruyère, de rocs et de fougères du Yorkshire[8].

Les animaux fréquemment trouvent plus aisément le chemin de son cœur que ses contemporains ; elle aime les chiens et il y en a toujours au presbytère. Un jour, elle est mordue à la main jusqu'au sang par un chien errant auquel elle a tenté de donner à boire : elle cautérise elle-même la plaie au fer rouge sans se plaindre ni même en parler à quiconque[9]. Elle aura pour animaux de compagnie deux chiens, Grasper et Keeper, ainsi qu'un faucon, Nero[N 4], [10]. La page de journal qu'elle écrivit à seize ans mentionne aussi un faisan et des oies. Charlotte évoquera dans une de ses lettres le chagrin d'Emily à la mort de leur chat.

En une autre occasion, son second chien Keeper, un bull mastiff au caractère complexe dont elle s'occupera jusqu'au dernier jour de sa vie, trangresse ses ordres en s'en allant dormir sur un lit. Blême de colère, elle attrape le chien et le bat à poings nus, de façon telle que plus jamais Keeper ne contreviendra à ses ordres[11].

La mort à trente ans

Article connexe : Branwell Brontë.
Autoportrait de Branwell Brontë

Branwell, le frère d'Emily, éprouve alors une déception amoureuse qui le marque profondément : la femme de son employeur, Mr Robinson, lasse de son mari alité, lui fait des avances auquel il répond bientôt avec passion. Chassé par le mari, il pense pouvoir épouser celle qu'il aime quand elle devient bientôt veuve, mais pour Mrs. Robinson cette relation n'aura jamais été qu'un amour ancillaire[12]. Branwell, déjà adonné à l'alcool et au laudanum, sombre rapidement dans une déchéance de plus en plus accentuée pour mourir de la tuberculose le 24 septembre 1848.

C'est sur Emily, la plus solide de la famille physiquement, que repose une grande partie du fardeau. Il n'est pas rare qu'elle aille chercher son frère au Black Bull, le pub du village, et le ramène ivre à la maison. À l'enterrement de son frère, Emily, probablement déjà contaminée par la tuberculose qui a emporté Branwell, prend froid, puis refuse toujours de se soigner. Elle meurt de la tuberculose le 19 décembre 1848. Elle est enterrée dans le caveau familial de l'Église de St. Michæl and All Angels, à Haworth, Yorkshire de l'Ouest.

Emily Brontë et son œuvre dans la culture populaire

Les références à Emily Brontë dans la culture populaire sont nombreuses :

Annexes

Notes

  1. De sa découverte par hasard des poèmes de sa sœur, tandis qu'elle était seule dans la salle à manger à l'automne 1845, Charlotte dira : (It was) «more than surprise […], a deep conviction that these were not common effusions, nor at all like the pœtry women generally write. I thought them condensed and terse, vigorous and genuine. To my ear, they had a peculiar music - wild, melancholy, and elevating. » («plus qu'une surprise […], une conviction profonde que là se trouvaient des effusions hors du commun, une poésie particulièrement différente de celle qu'écrivent d'habitude les femmes. J'ai trouvé ces poèmes condensés, ramassés, vigoureux et authentiques. À mon oreille, leur chant avait quelque chose de singulier - sauvage, mélancolique, et portant à l'élévation»)
  2. La découverte et la lecture de certains de ces poèmes de Gondal par Charlotte, éblouie par le talent de sa sœur, formera aux yeux d'Emily une indiscrétion qui déclenchera sa fureur, et qu'elle mettra un certain temps à pardonner
  3. On fait fréquemment passer Emily Brontë pour le caractère le plus stoïque de sa famille, peut-être à cause des propos tenus dans des poèmes tels que The Old Stoic. En réalité, elle le fut nettement moins que sa sœur Anne, qui affronta les diverses épreuves de son existence avec un courage moral sans faille.
  4. Nero et non pas Hero, comme on l'a rédigé suite à une erreur de transcription

Références

  1. Come hither child
  2. Émile Montégut, Miss Brontë - Sa vie et ses œuvres, La Revue des Deux Mondes (analyse de la biographie de Mrs Gaskell) ), 1857, pages 180 et 181
  3. Jacques Blondel, Emily Brontë : expérience spirituelle et création poétique‎, 1955, page 137
  4. Winifred Gérin, Byron's influence on the Brontë, Keats-Shelley Memorial Bulletin, 1966, 17.
  5. David Punter, Glennis Byron, The Gothic, Blackwell Publishing, 2004, pages 95 et 96.
  6. Heather Glen, Charlotte Bronte, Oxford University Press, 2004, pages 168 et 169
  7. Voir par exemple How Beautiful the Earth is Still : "When those who were your own compeers, /Equal in fortune and in years, /Have seen their morning melt in tears, /To dull unlovely day;/Blest , had they died unproved and young, /Before their hearts were wildly wrung, /Poor slaves, subdued by passions strong, /A weak and helpless prey!//Because I hoped while they enjoyed, /And by fulfilment hope destroyed - /As children hope, with trustful breast, /I waited Bliss and cherished Rest . " C'est là un regard particulièrement dur sur les souffrances endurées par Branwell et Charlotte.
  8. Le caractère d'Emily, dans Macphail's Edinburgh ecclesiastical journal and literary review
  9. Émile Montégut, Miss Brontë - Sa vie et ses œuvres, La Revue des Deux Mondes (analyse de la biographie de Mrs Gaskell) ), 1857, page 166.
  10. Christine Alexander, Jane Sellars, The Art of the Brontës, Cambridge University Press, 1995, page 385.
  11. Émile Montégut, Miss Brontë - Sa vie et ses œuvres, La Revue des Deux Mondes (analyse de la biographie de Mrs Gaskell) ), 1857, pages 166 et 167.
  12. On a fréquemment raconté que Mr Robinson n'aurait légué ses biens à sa femme qu'à condition qu'elle ne revoie jamais Branwell. C'est faux - le testament de Mr Robinson faisant foi - et il est envisageable que ce soit Mrs. Robinson elle-même qui l'ait fait croire à Branwell et , partant, à l'entourage de ce dernier. Pour une information plus complète voir Edward Chitham, A Life of Anne Brontë, Blackwell, Londres, 1993.
  13. Annonce du tournage de deux nouveaux films, l'un tiré de Jane Eyre, et l'autre de Wuthering Heights
  14. Distribution prévue pour Les Hauts de Hurlevent (2008)

Bibliographie

Liens externes

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