Aloysius Bertrand

Louis Jacques Napoléon Bertrand, dit Aloysius Bertrand est un poète, dramaturge et journaliste français, né le 20 avril 1807 à Ceva, mort le 29 avril 1841, à dix heures du matin, à l'hôpital Necker de Paris.



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Aloysius Bertrand
Buste d'Aloysius Bertrand, poète français (1807-1841), Jardin de l'Arquebuse, Dijon.
Buste d'Aloysius Bertrand, poète français (1807-1841), Jardin de l'Arquebuse, Dijon.

Nom de naissance Louis Jacques Napoléon Bertrand
Activité (s) poète, dramaturge, journaliste
Naissance 20 avril 1807
Ceva (Piémont)
Décès 29 avril 1841
Paris
Langue d'écriture française
Mouvement (s) Romantisme
Genre (s) Poésie et Poème en prose
Œuvres principales

Louis Jacques Napoléon Bertrand, dit Aloysius Bertrand[1] est un poète, dramaturge et journaliste français, né le 20 avril 1807 à Ceva (Piémont), mort le 29 avril 1841, à dix heures du matin, à l'hôpital Necker de Paris. Reconnu comme l'inventeur du poème en prose, il est surtout l'auteur d'une œuvre posthume passée à la postérité, Gaspard de la nuit (1842).

Biographie

Né le 22 juillet 1768 à Saulieu dans une famille de soldats et lieutenant de gendarmerie, le père de Louis, Georges Bertrand, épousa en secondes noces à Ceva, dans le Piémont, alors dans le département de Montenotte (aujourd'hui dans la province de Coni), le 3 juin 1806 Laure (ou Laurine-Marie) Davico, fille de Giacomo Davico, maire de la ville, née le 2 août 1782[2]. C'est là que naquit, le 20 avril 1807, leur fils aîné, Louis. Un second fils, Jean Balthazard, vit le jour le 17 juillet 1808[3], [4].

Le 15 mars 1812, Georges Bertrand fut appelé capitaine de gendarmerie à Spolète[5], dont le préfet était le baron Rœderer, et où naquit le 23 décembre la sœur chérie du poète, Isabelle-Caroline, dite Élisabeth[3]. Le 3 septembre 1814, il fut affecté à Mont-de-Marsan, où il fit la connaissance de François-Antoine Harel, alors préfet des Landes. Puis, mis à la retraite fin août 1815, il quitta les Landes et s'installa à Dijon, où naquit le 19 mars 1816 un quatrième enfant, Charles Frédéric (qui devint plus tard journaliste) [6], [4], et où se maria le 11 janvier 1818 sa fille Denise, née d'un premier lit[7]. C'est dans cette ville que Bertrand passa l'essentiel de sa vie, étudiant au collège royal de la ville de 1818 à 1826[5], [8], [9], et c'est dans ses rues et ses monuments qu'il trouva une grande partie de son inspiration. En novembre 1826, il fut reçu à la Société d'Études de sa ville, où il lut 55 de ses poèmes de 1826 à 1828[6]; il devint rapporteur en décembre 1826 puis fut élu vice-président le 23 mai 1827[10], [4].

À la mort de son père, le 27 février 1828, il devint le chef de famille. Sa tante paternelle Françoise-Marguerite, dite «Lolotte», dont la modeste fortune lui avait déjà permis de financer ses études, apporta un soutien financier à la famille Bertrand au moins jusqu'en 1833[11]. Le 1er mai 1828, la Société d'Études de Dijon fit paraître le premier numéro d'un journal littéraire imité du Globe [12] à la vie particulièrement éphémère[13], Le provincial, dont Bertrand fut le gérant responsable jusqu'au 8 juin. Dans cette feuille, qui publia les premiers vers d'Alfred de Musset, il promut ses idées esthétiques, à l'avant-garde du romantisme français, et publia une vingtaine de pièces en prose et en vers[6], [5]. Parmi ces «bambochades», comme il les appelait (d'après le surnom du peintre néerlandais Pierre de Lær, Bambochio), parut ainsi «Jacques-Lés-Andelys, Chronique de l'An 1364» le 1er mai 1828[14]. Toujours en 1828, il aima une jeune fille anonyme, qui peut-être mourut et dont les exégètes retrouvent le souvenir dans la totalité de son œuvre[15], [4].

Encouragé par la lettre élogieuse qu'Hugo a adressé au journal suite à un poème qui lui était dédié et par les éloges dont la feuille a bénéficié de la part de Chateaubriand, il partit pour Paris au début de novembre 1828 et s'installa à l'hôtel de Normandie, rue du Bouloi. Reçu dans le salon d'Émile Deschamps, des Hugo, de Charles Nodier, à l'Arsenal, il y rencontra Sainte-Beuve et lut quelques-uns de ses textes de prose. Mais le sentiment d'honte que lui inspiraient sa pauvreté et sa fierté l'empêchèrent de trouver sa place dans le groupe des romantiques parisiens. Tombé malade et contraint de s'aliter en janvier 1829[16], il trouva au printemps un éditeur, Sautelet, pour imprimer ses poèmes, mais ce dernier fit faillite; en août, ses cahiers étaient sous séquestre[17], [4]. Après avoir récupéré le manuscrit, il le porta à Sainte-Beuve à la fin de l'année ou au début de 1830[6]. Songeant au théâtre à partir de 1829, il offrit une pièce au Vaudeville et en prépara une autre pour les Nouveautés, sans succès[18].

De retour à Dijon le 4 avril 1830, son ami Charles Brugnot lui offrit de participer au Spectateur, journal libéral qu'il venait de fonder. Puis, le 15 février 1831, il devint, sous le nom de «Ludovic Bertrand», rédacteur en chef du patriote de la Côte-d'Or, journal politique, littéraire, industriel et commercial qui parut jusqu'en décembre 1832 et dans lequel il affichait ses convictions républicaines dans des polémiques virulentes[5], [19], ce qui lui valut de nombreuses inimitiés parmi les notables de la ville. Il collabora aussi à différents périodiques dijonnais et parisiens, parmi lesquels les Annales romantiques, le Cabinet de lecture ou le Mercure de France. Le 30 novembre 1832, il fit représenter à Dijon Monsieur Robillard ou Un sous-lieutenant de hussards, qui fut sifflé[20], [4]. La même année, la Société d'Études de Dijon disparaissait[21].

Au début de janvier 1833, il repartit pour Paris, où il s'installa à l'hôtel du Commerce, rue du Bouloi. Peu après, l'éditeur Eugène Renduel accepta de publier Gaspard, annonçant même en octobre sa publication[22]. D'autre part, après des essais infructueux, Bertrand obtint une place se secrétaire du baron Rœderer à la manufacture de Saint-Gobain. Enfin, en mai (selon Max Milner) ou fin août (selon Jacques Bony), sa mère et sa sœur vinrent le rejoindre[23].

Au printemps 1834, il rencontra une certaine Célestine F., avec laquelle il échangea des lettres et une promesse de mariage, mais sa mère s'opposa à cette union selon Jacques Bony, alors que Max Milner considère que cet amour était médiocrement partagé[24]. Entre 1835 et 1837, les ressources de Bertrand étaient aussi minces qu'obscures, laissant supposer à ses biographes des collaborations anonymes à de petits journaux ou des travaux plus humbles[6]. En mars 1834, on lui proposa une place de 200 francs par mois en Suède ou au Danemark, mais il refusa, la jugeant insuffisante pour subvenir aux besoins de sa mère et de sa sœur, et peut-être pour ne pas s'éloigner de Célestine[25]. En 1836, tandis qu'il était installé rue des Fossés-du-Temple, Renduel lui versa 150 francs pour le premier tirage de Gaspard, mais le manuscrit resta dans ses tiroirs[26].

À Paris, Bertrand écrivit aussi en 1833 Peter Waldeck ou la chute d'un homme, un drame mêlé de chant en 3 actes et 6 tableaux inspiré des Aventures de Martin Waldeck, conte de Walter Scott tiré du chapitre XVIII de L'Antiquaire[27]. Puis, le 22 août 1835, il offrit au théâtre des Jeunes Élèves de M. Comte une nouvelle version de ce drame-ballade intitulée : Le Lingot d'or, mais en vain[28]. Enfin, le 18 mars 1837, une troisième mouture fut présentée sous le titre de Daniel à Harel, directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin, mais il la refusa à l'automne[29], [4].

Tombé dans une misère profonde, Bertrand dut emprunter, surtout à Antoine de Latour, précepteur du duc de Montpensier depuis 1832. Le 13 septembre 1837, il reçut un secours de la reine Marie-Amélie, en prix d'un sonnet[30]; le statuaire David d'Angers, avec lequel il était lié d'amitié depuis leur rencontre en mai 1836, l'aida aussi[31], de même que le gouvernement[32]. Mais, atteint de la tuberculose[5], on l'hospitalisa, le 18 septembre 1838, à Notre-Dame de la Pitié, où il demeura jusqu'au 13 mai 1839 dans la salle Saint-Athanase sous le n° 70, avant d'entrer, le surlendemain, à l'hôpital Saint-Antoine, qui l'accueillit jusqu'au 24 novembre[6].

En octobre 1839, ayant accepté de publier Gaspard de la nuit[5], Victor Pavie, éditeur d'Angers, imprima un prospectus pour annoncer sa sortie prochaine, mais le projet ne rencontra pas d'aboutissement du vivant de l'auteur, le manuscrit étant toujours entre les mains de Renduel. En 1840, se croyant guéri, Bertrand recommença à écrire des vers et , le 5 octobre, tenta une dernière démarche auprès de Renduel pour faire éditer son manuscrit, mais l'éditeur s'était entre-temps retiré des affaires[6].

Contraint par une nouvelle poussée de phtisie (tuberculose pulmonaire) d'entrer à l'hôpital Necker le 11 mars 1841, Bertrand y rencontra par hasard, le 15 mars, David d'Angers, venu rendre visite à un élève, et qui veilla sur ses derniers jours jusqu'à sa mort, dans la salle Saint-Augustin (où il portait le n° 6), le 29 avril 1841. Le sculpteur accompagna aussi le convoi funèbre, lorsqu'il fut inhumé le lendemain au cimetière de la commune de Vaugirard, qui devait fermer ses portes six années plus tard. C'est probablement dans ce contexte qu'en 1847 ses restes furent transférés au cimetière du Montparnasse, la concession a été établie au nom de sa mère la Veuve Davico. David d'Angers s'est plaint à plusieurs reprises de l'abandon de la tombe à Vaugirard, où il ne retrouvait, lors de ses visites, que la couronne qu'il y avait laissée lors de sa précédente venue.

Institué légataire universel, David d'Angers affirma avoir été choqué, à cette occasion, par l'insensibilité de la famille du poète[33], jugement rejeté par plusieurs biographes[34], [35], [36]. À l'opposé des biographes antérieurs, Jacques Bony considère que Bertrand fut victime d'une mère et d'une sœur castratrices dont il n'eut jamais la force, au contraire de Rimbaud, de se libérer. Reprenant les témoignages de David d'Angers, concernant le comportement de la sœur qui, le jour de l'enterrement, essayait un piano chez son amant Coiret, et les lettres de la mère à son fils qui, invariablement, répondent aux mots d'affection par la pression financière, il casse l'image de la «sainte famille» et décrit le manque de réciprocité dans les relations entre un fils aîné jugé toujours insuffisant, d'une part, et les deux femmes, dont la mère se fait le porte-parole, d'autre part[37]. Son étude peut expliquer pourquoi Louis Bertrand fut contraint de préférer mourir à l'hôpital avec ses feuillets, que de s'éteindre auprès des siens, qui ne s'empressèrent pas à son chevet ni autour de sa bière...

Laure Davico survécut treize ans à son fils[38] chez sa fille, qui se maria l'automne même de la mort de son frère avec Laurent Coiret, son amant depuis de nombreuses années qui avait suivi les deux femmes à Paris et passait son temps chez Bertrand avec lequel il se disputait sans cesse et chez qui il exigeait l'ouverture des fenêtres tandis que le poète était déjà malade. Elle mourut en 1854. Notons que la concession ne fut rendue perpétuelle à la demande de sa fille, qu'à cette date.

Postérité

Avec Sainte-Beuve, auteur d'une notice, David d'Angers se chargea de la publication de Gaspard de la nuit, qui aboutit enfin en novembre 1842. Le 15 janvier 1843, la Revue des Deux Mondes fit paraître une critique de Paul de Molènes qui signalait un certain charme et de la nouveauté, mais laissait transparaître le scepticisme de son auteur, au contraire d'Émile Deschamps, qui, dans La France littéraire, évoqua l'ouvrage avec joie[5], [39]. Cependant, cette édition originale, établie à partir d'une copie plus ou moins fautive du manuscrit original déposé par Bertrand chez Renduel et réalisée par l'épouse du sculpteur, comportait de nombreuses erreurs. En 1925, une nouvelle édition, de Bertrand Guégan, établie sur une copie réalisée par ses soins sur un manuscrit original - peut-être celui qu'Élisabeth Bertrand vendit à Jules Claretie -, corrigea les erreurs les plus flagrantes. En 1980, Max Milner reprit le texte de l'édition Guéguan, enrichi de «pièces détachées», d'«appendices» et d'un solide appareil critique. Ce n'est qu'à partir de 1992, avec l'acquisition par la Bibliothèque nationale d'un manuscrit calligraphié par l'auteur, qu'il fut permis de publier un volume conforme aux vœux du poète, tant du point de vue de la mise en page que de l'illustration de l'œuvre, et , par ses variantes, qu'il s'agisse de ratures ou d'ajouts, d'apprécier son travail de création. «D'un caractère formel novateur, d'une esthétique remarquable, et d'une valeur littéraire inestimable, ce manuscrit peut être à juste titre reconnu comme une véritable œuvre d'art, influencée par les motifs religieux du Moyen Âge et sa mystique»[40], [41].

En 1862, Charles Baudelaire expliqua, dans sa lettre-dédicace à Arsène Houssaye du Spleen de Paris :

«J'ai une petite confession à vous faire. C'est en feuilletant, pour la vingtième fois au moins, le fameux Gaspard de la Nuit, d'Aloysius Bertrand (un ouvrage connu de vous, de moi et de quelques-uns de nos amis, n'a-t-il pas l'ensemble des droits à être nommé fameux?) que l'idée m'est venue de tenter quelque chose d'analogue, et d'appliquer à la description de la vie moderne, ou plutôt d'une vie moderne et plus abstraite, le procédé qu'il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne, si étrangement pittoresque[42]

Par ces lignes, Baudelaire a contribué à attribuer la paternité du poème en prose à Bertrand, que d'autres auteurs donnent plutôt à Maurice de Guérin[43]. C'est lui, de même, qui décida Charles Asselineau à réimprimer, avec Poulet-Malassis, Gaspard de la Nuit en 1868[44], [41].

Les Symbolistes achevèrent de faire passer Bertrand du statut de «petit romantique» à celui d'auteur culte : Auguste Villiers de l'Isle-Adam publia dès 1867 plusieurs pièces de Gaspard dans sa Revue des lettres et des arts[45]; Stéphane Mallarmé témoigna toute sa vie d'une grande révérence à l'égard de cet auteur, qu'il avait découvert à vingt ans; Jean Moréas poussa son admiration jusqu'à regretter que Verlaine ne l'ait pas inclus parmi ses «poètes maudits»[5]. Autre figure du monde poétique français de la seconde moitié du XIXe siècle, Théodore de Banville cita, dans sa préface de La Lanterne magique (1883), Bertrand et Baudelaire comme ses modèles[46].

Cependant, la reconnaissance de son œuvre n'intervint qu'au XXe siècle. C'est Max Jacob qui, après Baudelaire, contribua le plus à attirer l'attention sur Bertrand, qu'il présenta comme l'inventeur du poème en prose[47], [45]. Par la suite, les surréalistes contribuèrent beaucoup à la popularité de Bertrand, décrit comme un «poète cabalistique»[5]. André Breton le qualifia ainsi dans son Manifeste du Surréalisme (1924) de «surréaliste dans le passé»[48].

Maurice Ravel mit en musique, pour le piano, les poèmes Ondine, Le gibet et en particulier Scarbo, pièce de virtuosité unique (Gaspard de la nuit, 1908).

Depuis 1922, il existe à Dijon une rue Aloysius Bertrand[49].

La tombe

Reprise en 2005 par la Mairie de Paris à cause de son état de délabrement, la sépulture d'Aloysius Bertrand fut restaurée en mai 2007 à l'initiative d'une association de passionnés créée à l'occasion, l'année même du bicentenaire de l'apparition du poète, avec le soutien, surtout financier, de la Société des gens de lettres de France, qui a pris à sa charge l'entretien ultérieur de la tombe[50].

Un sonnet

Sonnet à Eugène Renduel (1840) [51]
Lorsque le raisin est mûr, par un ciel clair et doux,
Dès l'aube, à mi-coteau, rit une foule étrange :
C'est qu'alors dans la vigne, et non plus dans la grange,
Maîtres et serviteurs, joyeux, s'assemblent tous.
À votre huis, clos encor, je heurte. Dormez-vous?
Le matin vous éveille, élevant sa voix d'ange :
- Mon compère, chacun, en ce temps-ci, vendange.
Nous avons une vigne : eh bien! vendangeons-nous?
Mon livre est cette vigne, où, présent de l'automne,
La grappe d'or attend, pour couler dans la tonne,
Que le pressoir noueux crie enfin avec bruit.
J'invite mes voisins, convoqués sans trompettes,
À s'armer promptement de paniers, de serpettes.
Qu'ils tournent le feuillet : sous le pampre est le fruit.

Œuvres

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. Bertrand signe «Ludovic» en 1832, avant d'adopter «Aloysius» en 1835. Voir «Autour d'Aloysius Bertrand», Neophilologus, Springer Netherlands, vol. 14, n° 1, décembre 1929, p. 1 et alii.
  2. Destiné par ses parents à l'état ecclésiastique, il s'enfuit du séminaire et s'engagea au 16e régiment de dragons d'Orléans le 7 mai 1785, combattant dans les armées du Rhin, de Rhin-et-Moselle, du Nord et de Sambre-et-Meuse sous Houchard, Custine et Jourdan à Fleurus. Appelé adjudant le 21 juin 1796, il fut grièvement blessé devant l'ennemi et incorporé comme maréchal des logis dans la compagnie de gendarmie de la Côte-d'Or le 3 mai 1798 avec résidence à Montbard. D'un premier mariage avec Marie-Jeanne Rémond (née à Montbard le 23 février 1779), il eut le 9 mars 1800 une fille, Denise, mais son épouse mourut trois mois après. Laissant sa fille auprès de sa mère et de ses quatre sœurs, il fut envoyé le 17 juin 1805 (28 prairial an XIII) à Ceva, où il rencontra sa seconde épouse. Voir Henri Corbat, Hantise et imagination chez Aloysius Bertrand, p.  22, Fernand Rude, Aloysius Bertrand, p.  7, Gaspard de la nuit présentation de Max Milner, Gallimard, 1980, 338 pages, p.  305, Annales romantiques : revue d'histoire du romantisme, Léon Séché, 1905, vol. 2, p.  397, Mémoires de lʹAcadémie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 1889, 4e série, vol. 1 (1888-1889), pp. 122-123, et Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  9.
  3. Fernand Rude, Aloysius Bertrand, p.  182.
  4. Voir la chronologie de Gaspard de la Nuit, présentation de Jacques Bony, Garnier-Flammarion, 2005, pp. 428-430.
  5. Felizitas Ringham, «Bertrand, Aloysius (Louis) 1807-1841», pp. 83-85 dans Christopher John Murray (dir. ), Encyclopedia of the Romantic Era, 1760-1850, p.  84.
  6. Chronologie de Gaspard de la nuit, présentation de Max Milner, Gallimard, 1980, 338 pages, pp. 303-308.
  7. Son mari, Abel Bonnet, négociant à Dijon, né le 28 vendémiaire an V (19 octobre 1796), vivait toujours en 1886. Voir Mémoires de lʹAcadémie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 1889, 4e série, vol. 1 (1888-1889), p.  126, et Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  15.
  8. Il obtint, en 1825, le deuxième prix de discours français parmi les élèves de première année de classe de rhétorique et , en 1826, le prix des vétérans, c'est-à-dire celui des élèves de seconde année. Voir Fernand Rude, Aloysius Bertrand, p.  8.
  9. Au collège, Bertrand eut pour condisciples Lacordaire et Antoine Tenant de Latour, qui lui vint en aide à plusieurs reprises. Voir Gaspard de la nuit, présentation de Jacques Bony, 2005, p.  428.
  10. Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  56.
  11. Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  15.
  12. Voir Fernand Rude, Aloysius Bertrand, qui signale, p.  15 : «Bertrand sollicita du ministre de l'Intérieur, le libéral Martignac, l'autorisation de convertir ce journal purement littéraire en journal politique.»
  13. Il disparut le 30 septembre 1828 au bout de 54 numéros. Voir les Annales de Bourgogne : revue historique, Dijon, Centre d'études bourguignonnes, 1965, p.  379.
  14. Voir la présentation de Max Milner à Gaspard de la nuit, p.  320.
  15. Henri Corbat, Hantise et imagination chez Aloysius Bertrand, p.  169.
  16. C'est un ami de la Société d'Études qui vint le soigner. Voir Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  48.
  17. Jean Bonnerot, Bibliographie de l'œuvre de Sainte-Beuve, L. Giraud-Badin, 1952, p.  303.
  18. Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  192.
  19. Voir Fernand Rude, Aloysius Bertrand, p.  27, et Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  234.
  20. Voir Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  171.
  21. Henri Corbat, Hantise et imagination chez Aloysius Bertrand, p.  30.
  22. En avril 1833, dans une lettre à sa mère, Bertrand annonça avoir vendu son Gaspard à Renduel. En réponse à cette lettre, Mme Bertrand lui écrivit le 14 avril pour le féliciter, considérant que ce n'était que justice. Voir Gaspard de la Nuit, présentation de John Wright, p.  XV, et Fernand Rude, Aloysius Bertrand, p.  31.
  23. Avec l'amant d'Élisabeth, Laurent Coiret, qui aurait poussé la famille au déménagement et aurait été la cause de disputes familiales entre Bertrand et les deux femmes, selon Jacques Bony, pp. 18-19 et 429.
  24. Ayant rompu, il la revit en 1840 et apprit son mariage. Voir René Gibaudan, La Lyre mystérieuse : Gérard de Nerval, Aloysius Bertrand, Maurice de Guérin, Théophile Gautier, Marceline Desbordes-Valmore... , Éditions du Scorpion, 1965, 192 pages, p.  74.
  25. Voir Fernand Rude, Aloysius Bertand, p.  35, et Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  223.
  26. Gaspard de la nuit, présentation de Bertrand Guégan, p.  227.
  27. Robert Chapuis, Bourgogne, Bonneton, 2001, 320 pages, p.  206.
  28. Voir Henri Corbat, Hantise et imagination chez Aloysius Bertrand, p.  143, et René Jasinski (dir. ), Histoire de la littérature française, A. G. Nizet, 1965, 439 pages, p.  310.
  29. Voir Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  192, et Henri Corbat, Hantise et imagination chez Aloysius Bertrand, p.  144.
  30. Voir Fernand Rude, Aloysius Bertrand, p.  186, et Pierre Flottes, Histoire de la poésie politique et sociale en France : de 1815 à 1939, la Pensée universelle, 1976, 500 pages, p.  103.
  31. En septembre 1837, le sculpteur lui donna cent francs réclamés par un créancier. Voir Erwan Dalbine, Gérald Antoine, Sainte-Beuve, ami fidèle : selon sa correspondance avec Victor et Théodore Pavie, Christian, 2006, 359 pages, p.  232 (ISBN 2864961326) .
  32. Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  180.
  33. Selon David d'Angers dans sa lettre à Victor Pavie du 17 septembre 1842, qu'on trouve dans les Œuvres complètes, p.  966 : «Toute sa famille est vraiment indigne». De même, dans ses Carnets, édités par André Bruel, Plon, 1958, tome II, pp. 73-74, il rapporte, entre autres, que sa mère et sa sœur, occupées à choisir un nouveau piano, ne viennent pas à l'hôpital à la mort de Bertrand, et pas plus à son enterrement.
  34. Cargill Sprietsma, pour sa part (Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  18), considère qu'il ne faut pas croire David d'Angers lorsqu'il dresse un portrait horrible des parents de Bertrand. Il cite surtout (pp. 210 et 226) la lettre qu'Élisabeth écrivit, le 29 avril, à son frère Balthazard, alors à Versailles, pour lui annoncer la mort de leur aîné et lui demander d'assister au convoi qui devait conduire «à sa dernière demeure notre malheureux frère. Demain, nous t'attendons de bonne heure. Ta sœur affligée.»
  35. Henri Corbat (Hantise et imagination chez Aloysius Bertrand), explique, p.  25 que «Mme Bertrand assistera jusqu'au 11 mars 1841 un fils qui ne lui aura valu que des espoirs.»
  36. Dans la présentation de Gaspard de la nuit (Le Club français du Livre, 1957), on cite une lettre de 1829 de Bertrand à sa famille, restée à Dijon, dans laquelle il rédigé : «O mon héroïque mère, ô ma petite Élisabeth» et on indique, p.  XXIII, que, le 29 avril, «David d'Angers se présenta à l'hôpital Necker, avec la sœur du poète, Élisabeth».
  37. Voir la présentation de Jacques Bony, Gaspard de la nuit, pp. 18-19.
  38. Cargill Sprietsma, Louis Bertrand dit Aloysius Bertrand 1807-1841, p.  9.
  39. Marvin Richards, Without Rhyme Or Reason, p.  125.
  40. Voir la fin du Catalogue de la vente de la bibliothèque de Jacques Guérin, 20 mai 1992.
  41. Voir N. Ravonneaux, «Gaspard de la Nuit».
  42. Charles Baudelaire, Lettre à Arsène Houssaye, Noël 1861, Correspondance, tome II, éd Cl. Pichois, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1973, p.  208.
  43. Henri Lemaître, Thérèse van der Elst, Roger Pagosse, La littérature française : Les évolutions du XIXe siècle, Bordas, 1970, vol. 3, p.  539.
  44. Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, avec une présentation de Robert Kopp, Librarie J. Corti, 1969, 432 pages, p.  178.
  45. Marvin Richards, Without Rhyme Or Reason, p.  122.
  46. Vincent Laisney, Pierre Louis Rey, Le miroir et le chemin : l'univers romanesque, Presses Sorbonne Nouvelle, 2006, 344 pages, p.  160 (ISBN 2878543580) .
  47. Fernand Rude, Aloysius Bertrand, p.  60.
  48. Jean-Pierre Bertrand, Pascal Durand, La modernité romantique, Les Impressions Nouvelles, 2006, 236 pages, p.  173.
  49. Gaspard de la nuit (1957), p.  XXVIII.
  50. Voir le site de l'Association pour la mémoire d'Aloysius Bertrand.
  51. Ce sonnet, daté du 5 octobre 1840, a été recueilli par Adolphe Jullien, Le Romantisme et l'éditeur Renduel. Souvenirs et documents sur les écrivains de l'école romantique avec lettres inédites adressées par eux à Renduel, Paris, Charpentier et Fasquelle, 1897, p.  209.

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"Aloysius Bertrand"

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