Romantisme

Le romantisme est un courant artistique d'Europe occidentale apparu au cours du XVIII e siècle en Grande-Bretagne et en Allemagne, puis au XIX e siècle en France, en Italie et en Espagne.



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Romantisme - Histoire de l'art

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Définitions :

  • mouvement artsitique (et littéraire), datant de la fin du XVIIIè siècle. Le romantisme est né en réaction contre le néo-classicisme.... (source : aveyron12)
  • Definition : Un mouvement artistique européen du début du 19e siècle. Il se définit par le refus du néoclassicisme, l'art de l'époque... (source : cybermuse.beaux-arts)
  • Mouvement artistique et intellectuel du XIX ième siècle européen qui marque une grande sensibilité chez les créateurs.... (source : faculty.marianopolis)

Le romantisme est un courant artistique d'Europe occidentale apparu au cours du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne et en Allemagne, puis au XIXe siècle en France, en Italie et en Espagne. Il se développe en France sous la Restauration et la monarchie de Juillet, par réaction contre la régularité classique jugée trop rigide et le rationalisme philosophique des siècles antérieurs.

Le romantisme s'esquisse par la revendication des poètes du «je» et du «moi», qui veulent faire connaître leurs expériences personnelles et faire cesser cet aspect fictif attribué aux poèmes ainsi qu'aux romans. Le romantisme se définit par une volonté d'explorer l'ensemble des possibilités de l'art afin d'exprimer les extases et les tourments du cœur et de l'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l'évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l'exotisme et le passé. Parfait ou cauchemar d'une sensibilité passionnée et mélancolique, ses valeurs esthétiques et morales, ses idées et thématiques nouvelles ne tardèrent pas à influencer d'autres domaines, surtout la peinture et la musique.

Définition du romantisme

Le romantisme débute en Allemagne, Novalis en définit le programme dès 1798 : «Le monde doit être romantisé. Ainsi on retrouvera le sens originel. [... ] Lorsque je donne aux choses communes un sens auguste, aux réalités habituelles un sens mystérieux, à ce qui est connu la dignité de l'inconnu, au fini un air, un reflet, un éclat d'illimité : je les romantise»[1].

En France on a donné le nom de romantisme au grand courant littéraire qui a commencé aux environs de 1820 et s'est poursuivi jusqu'aux alentours de 1850, au cours de la Restauration et la Monarchie de Juillet. Ce nom sert à désigner un art où l'imagination et la sensibilité prédominent sur tout autre faculté de l'esprit. D'une façon plus générale, il évoque des formules diamétralement opposées à celle de l'art dit classique des XVIIe et XVIIIe siècles.

La définition du romantisme, c'est d'être "indéfinissable", rédigé la duchesse de Duras en 1824[2].

Le mot romantisme n'a pris ce sens précis que tardivement. La crise romantique de la littérature française n'est qu'un des aspects tardifs d'un mouvement énormément plus général, qui s'est fait sentir dans l'Europe. Comme la France, l'Angleterre, l'Allemagne, la Russie ont eu leurs romantiques, et au nom de Hugo répondent ceux de Byron, de Novalis et de Pouchkine. L'art pictural n'est pas moins concerné que la littérature avec Delacroix, David d'Angers, et la musique avec Berlioz, Wagner.

Baudelaire a proposé sa définition du romantisme au Salon de 1847 : «Le romantisme n'est exactement ni dans le choix des sujets ni dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir. Ils l'ont cherché en dehors, et c'est en dedans qu'il était uniquement envisageable de le trouver. Pour moi, le romantisme est l'expression la plus récente, la plus actuelle du beau. Il y a tout autant de beautés qu'il y a de manières habituelles de chercher le bonheur. La philosophie du progrès explique ceci clairement; ainsi, comme il y a eu tout autant d'idéaux qu'il y a eu pour les peuples de façons de comprendre la morale, l'amour, la religion, etc., le romantisme ne consistera pas dans une exécution idéale, mais dans une conception analogue à la morale du siècle. C'est parce que quelques-uns l'ont positionné dans la perfection du métier que nous avons eu le rococo du romantisme, le plus insupportable de tous sans contredit. Il faut par conséquent, avant tout, connaître les aspects de la nature et les situations de l'homme, que les artistes du passé ont dédaignés ou n'ont pas connus. Qui dit romantisme dit art moderne, – c'est-à-dire intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l'infini, exprimées par l'ensemble des moyens que contiennent les arts.»

Premier sens (étymologique)

Dans son sens le plus vaste, le mot romantisme veut dire conception de la vie relative au «roman», conception dont on trouve l'expression dans les récits épiques des peuples romans. Le romantisme ainsi compris est par conséquent une mentalité d'inspiration chrétienne et nord-occidentale, par opposition à la mentalité antique et classique, d'inspiration païenne et d'origine gréco-latine. De cette mentalité est sorti un art cherchant à représenter l'infini, se portant volontiers vers l'inaccessible, le merveilleux, le fantastique, le mystérieux, alors que l'art antique recherchait la raison, le calme, la simplicité, la noblesse, la clarté. Ce romantisme serait particulièrement d'esprit moyenâgeux, avec ses sentiments profondément religieux, son enthousiasme pour une société chevaleresque, son amour du miraculeux ; il se soucierait plutôt de foi, de sentiment et de fantaisie que de critique, de raison, de mesure ; il serait en un mot l'expression de tendances totalement opposées à celles des anciens, raisonnables, moralistes et païens. l'homme est libre ; il ne dépend plus que de sa volonté et de la grâce divine, qui peut lui faire défaut, mais non le contraindre. La divinité désormais agit dans les cœurs, énormément plus qu'elle n'intervient dans l'ordre physique des événements. L'homme devient une âme ; le corps perd son importance. La souffrance physique n'est plus un sujet de tragédie :. L'amour se dépouille si bien des sens qu'il devient quelquefois chimérique : c'est l'union et l'aspiration mutuelle de deux âmes à travers le temps, à travers l'espace, à travers la mort. La nature extérieure change d'aspect : elle est , comme l'homme, plus troublée, plus inquiète ; il y voit un reflet de son âme ; il la peuple, non plus de divinités occupées chacune de leur petit domaine, mais de puissances amies ou malfaisantes, de génies bons ou mauvais, fées, elfes, sylphes, gnomes, etc., personnifications variées du bon et du mauvais principe qui se disputent le monde. le romantisme est une sorte de langage.

Deuxième sens (sens adopté par l'histoire littéraire)

Fragonard (1732-1806)  : L'Inspiration (Musée du Louvre). L'inspiration et l'enthousiasme s'opposent nettement, chez les romantiques, à la réflexion ainsi qu'à la sérénité des classiques.

L'imitation méthodique des littératures anciennes, inaugurée en France au XVIe siècle, atteignit son apogée au XVIIe siècle, et on peut dire que nos écrivains créèrent alors une littérature qui est devenue la nôtre propre énormément plus que notre littérature du Moyen Âge qu'ils avaient oubliée et reniée. À leur tour, les autres nations imitèrent la littérature française du XVIIe siècle et , par cette imitation de seconde main, ne firent qu'énerver leur génie pendant une période plus ou moins longue. La littérature française était devenue, au regard des autres littératures modernes, une nouvelle littérature classique ou, si on veut, la continuation de l'Antiquité classique. C'est que l'esprit français est l'unique dans l'Europe moderne pour qui l'esprit antique ne soit pas étranger : pour lui, l'imitation des modèles grecs et romains n'était pas servilité ou mode, c'était une sorte de tradition de famille retrouvée.

Mais le jour arriva où cette nouvelle littérature classique devint un joug pour la majorité des nations de l'Europe. Constitué sur les modèles antiques, mais énormément plus toujours sur certaines règles empruntées ou qu'on croyait empruntées à l'Antiquité, elle se prit progressivement pour un type de perfection qui devait être immuable. Or, l'immobilité répugne à la nature humaine, et spécifiquement à la littérature, miroir d'idées en perpétuel changement. Ajoutons que chaque nation a son génie propre, qui s'accommode malaisément de formes empruntées à des nations étrangères et , malgré son caractère d'universalité, la nouvelle littérature classique façonnée par le génie français portait si bien le cachet propre de notre esprit, qu'elle devenait une gêne pour le libre développement d'un génie national chez les peuples étrangers qui l'avaient prise un moment pour modèle.

Aussi n'est-il pas surprenant que l'influence rayonnante de la littérature française au XVIIIe siècle ait génèré une réaction, et c'est cette réaction qu'on nomme proprement le romantisme. Le mouvement partit d'Allemagne, où néenmoins la littérature française régnait dans la majorité des courants, et passa de là en Angleterre. Il fut particulièrement marqué dans ces deux pays et eut en retour une influence particulièrement importante en France.

Le romantisme allemand

Article détaillé : Romantisme allemand.

Le premier romantisme, nommé Frühromantik, naît en Allemagne à Iéna. Le cercle de Iéna est particulièrement cosmopolite. Il se compose de figures telles que Novalis, Tieck, Schlegel qui se réclamaient proches de la pensée de Fichte. Ce sont eux qui élaboreront la doctrine romantique et le romantisme politique. Après 1804, le romantisme allemand prend une nouvelle direction, c'est la Hochromantik de l'école de Heidelberg avec des noms tels que Brentano, Eichendorff, Arnim et les frères Grimm. Ils se sont penchés moins vers la réflexion que vers le réel et se sont finalement tournés vers le nationalisme culturel. La dernière période, la Spätromantik, couvre de 1815 à 1848.

Le romantisme britannique

Article détaillé : Romantisme britannique.

D'Allemagne, le mouvement romantique passa au Royaume-Uni. Mais il y fut moins marqué parce que la littérature britannique avait gardé d'avantage son indépendance. Tandis qu'en Allemagne le romantisme avait été en particulier un mouvement de réaction contre l'influence française, — mouvement aboutissant à la création d'un art national assagi, — au Royaume-Uni, il fut en particulier caractérisé par le retour au Moyen Âge ainsi qu'aux antiquités celtiques.

Le romantisme français

Article détaillé : Romantisme français.

Si le romantisme a été en Allemagne en partie un retour aux fonds primitif et autochtone, en France, ce fut au contraire une réaction contre la littérature nationale. Les littératures anglaise et allemande ne s'étaient asservies que momentanément à la discipline du classicisme, sous l'influence prédominante de notre grand siècle ; et ce qu'on nomme proprement romantisme outre-Manche et outre-Rhin c'est la période littéraire où le génie septentrional, reprenant conscience de lui-même, répudie l'imitation française. En France, au contraire, pays de culture et de tradition gréco-latines, la littérature était classique depuis la Renaissance, et on nomme romantiques les écrivains qui, au début du XIXe siècle, se sont affranchis des règles de pensée, en opposition au classicisme et au réalisme des philosophes du XVIIIè siècle.

Pas plus qu'en Allemagne, cette révolution ne s'est accomplie d'un seul coup en France. À cause de son caractère de rupture avec la tradition nationale, et non avec des habitudes passagères, d'importation étrangère, elle a été plus tardive et a eu plus de peine à se réaliser. Commencée en réalité vers 1750, elle n'a atteint son terme qu'un siècle plus tard. Préparée au XVIIIe siècle, contenue et même refoulée au cours de la Révolution et l'Empire, elle n'est arrivée à maturité que sous la Restauration et son triomphe ne s'est affirmé vers 1830 qu'après des luttes ardentes et passionnées.

Bilan

Sens profond du romantisme

L'étude réalisée ci-dessus montre que le romantisme est tout autre chose qu'un retour plus ou moins sincère au Moyen Âge, comme semblerait le faire croire le sens étymologique du mot. En réalité, c'est une révolution de la pensée et de la mentalité européenne qui, après avoir renouvelé l'ensemble des idées philosophiques du siècle, provoque un renouvellement de la littérature et des arts. C'est , après la philosophie matérialiste et sèche du XVIIIe siècle, un retour vers les grandes sources d'émotion, la religion du cœur, et la sympathie pour tout ce qui est sincère et profond. La critique du XVIIIe siècle, principalement destructive, n'avait génèré que l'esprit d'examen ; le romantisme est l'esprit d'examen uni à l'imagination pour comprendre la beauté du passé qu'on avait détruit; c'est un effort pour refaire une foi nouvelle composée de critique et d'enthousiasme ; c'est une réaction énergique du sentiment et de l'intelligence qui vivifient contre le raisonnement et l'abstraction.

L'individualisme

Les deux manifestations principales de cet esprit nouveau en littérature et en art sont l'individualisme et le lyrisme.

Émancipation entière et absolue du «moi», tel est le cri de ralliement. Chacun de nous est son seul maître. L'artiste et le poète ont non seulement le droit, mais le devoir d'être eux-mêmes, et non pas uniquement les metteurs en œuvre de certaines formules et de certains procédés. Ils n'ont à reconnaître d'autre autorité que celle de leur caprice ou de leur fantaisie. Et si on a pu dire que le romantisme avait pris en tout le contre-pied du classicisme, c'est qu'on a fréquemment cru que le classicisme avait fait de l'impersonnalité de l'œuvre une des conditions de sa perfection.

Le lyrisme

Par cette liberté d'être soi-même et de réfracter en soi l'univers, s'expliquent l'abondance, la richesse et l'éclat du lyrisme romantique.

Il n'y a rien de supérieur, (je vous assure... ) nous ne craignons pas de l'affirmer, — et ce n'est pas rabaisser par là l'art classique qui peut mettre sur la même ligne des chefs-d'œuvres d'un autre genre, — il n'y a rien de supérieur au Werther ou au Faust de Gœthe, au Childe Harold ou au Don Juan de Byron, à certaines Méditations de Lamartine, aux Nuits de Musset, aux particulièrement belles pièces de Hugo dans les Voix intérieures ou les Contemplations.

Probablement, ces grands poètes ne nous ont guère parlé que d'eux-mêmes (mornégasnia) ; mais en nous parlant d'eux-mêmes, ils nous servent d'interprètes, ils nous révèlent à nous-mêmes, et le triomphe de leur art est de nous faire retrouver, dans ce qui les a émus, nos propres émotions répercutées, augmentées et multipliées par l'écho de leur voix.

Causes de la transformation du romantique

La réaction contre un individualisme si débordant était inévitable. Ce que nous supportons en effet de l'auteur des Méditations ou de celui des Nuits, et que nous admirons chez eux, nous lasse vite chez une Amable Tastu ou même un Joseph Delorme. Nous les trouverons bien impertinents de nous entretenir ainsi toujours de leurs propres affaires ; comme si nous n'avions pas les nôtres, et comme s'ils étaient les premiers ou les seuls qui eussent aimé, qu'on eût trahis, qui eussent souffert ! Le sens commun se révolte contre cet envahissement du lyrisme, et on ose enfin disputer au poète la «souveraineté» qu'il prétendait s'arroger. Un art nouveau s'est alors crée, plus simple et plus naturel ; mais il n'a pu se développer que grâce au romantisme.

Le romantisme n'est par conséquent pas la perfection même, mais il a le mérite indéniable d'avoir saisi et fixé un des aspects de la beauté.

La Grande Chevauchée de la Postérité. Monté sur le Pégase romantique, Hugo, «roi des Hugolâtres, armé de sa bonne lame de Tolède et portant la bannière de Notre-Dame de Paris», emmène en croupe Théophile Gautier (sic), Cassagnac, Francis Wey et Paul Fouché. Eugène Sue fait effort pour se hisser à leur niveau et A. Dumas presse le pas, alors que Lamartine, dans les nuages, se «livre à ses méditations politiques, poétiques et religieuses.» Gravure satirique de Benjamin Roubaud.

Artistes romantiques, précurseurs et autres

Bibliographie

Source

Liens externes

Notes et références

  1. Novalis, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 1975, volume 2, p. 66.
  2. Voir Jacques-Olivier BOUDON, Jean-Claude CARON, Jean-Claude YON, Religion et culture en Europe au 19e siècle, Paris, Armand Colin, coll. "U", 2001, p. 80-83.

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