Romantisme allemand

Le romantisme allemand est l'expression en Allemagne du mouvement artistique nommé romantisme. Ce mouvement a débuté en Allemagne en 1798 et a continué jusqu'au milieu des années 1830.



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Romantisme - Mouvement littéraire

Le romantisme allemand (en allemand Romantik) est l'expression en Allemagne du mouvement artistique nommé romantisme. Ce mouvement a débuté en Allemagne en 1798 et a continué jusqu'au milieu des années 1830. Il a autant touché le domaine littéraire que celui de la musique ou des arts visuels.

En Allemagne, le romantisme représenté en grande partie par Gœthe et Schiller, succède au mouvement nommé classicisme.

Arrière-plan culturel

Le bleuet, origine de la Fleur Bleue ?

Le sentiment, l'individualité, l'expérience personnelle et l'âme torturée sont les bases du romantisme. Le romantisme est né en réaction au monopole de la philosophie de la raison des Lumières et en réaction au classicisme inspiré de l'Antiquité. Les sentiments, la Sehnsucht, le mystère et le secret sont désormais mis en avant. À l'optimisme du progrès inhérent au classicisme est opposé l'incapacité à la décision du romantisme.

Les romantiques représentent une rupture entre le monde de la raison, des «chiffres et des figures»[1] et le monde du sentiment et du merveilleux. Ce qui motive les romantiques est la nostalgie de la guérison du monde, de l'union des contraires en un tout harmonieux. Les lieux qui sont le plus à même de faire apparaître ces états d'âmes sont les vallées embrumées, les forêts sombres, les ruines d'abbayes médiévales, la nature, les mythes anciens, etc. Le symbole central de la Sehnsucht, c'est la Fleur Bleue qui représente la recherche du romantisme de l'unité intérieure, de la guérison et de l'infini : «Mais la Fleur Bleue est ce que chacun cherche sans le savoir, qu'on l'appelle Dieu, éternité ou amour»[2]

Contrairement aux poètes du Classicisme de Weimar, du Sturm und Drang et de l'Aufklärung qui définissaient eux-mêmes leur rôle, celui d'éduquer le peuple à travers la littérature, les poètes du romantisme se donnent pour mission de combler le fossé entre le monde et les individus. L'art leur sert au faire. Les romantiques cherche le monde perdu dans les contes, les légendes, les chansons populaires et dans le mysticisme du Moyen-Âge. Le vrai n'est pas à trouver dans le domaine intellectuel mais dans le comportement naturel du peuple. Les danses populaires font corps avec la musique romantique comme chez Franz Schubert. Les Frères Grimm collectent les légendes et les contes de tradition orale. À cet aspect du monde correspond un aspect plus noir, celui des pactes avec le diable, de la folie, des fantômes, de la culpabilité et de la mort qu'on retrouve chez E. T. A. Hoffmann.

Le romantisme s'est développé lors des Guerres napoléoniennes à la fin du XVIIIe siècle après une ère d'un calme relatif où énormément de conflits ont été réglés de manière diplomatique. Tandis que le continent européen a subi les campagnes militaires et que chaque pays s'est cherché un héros — Napoléon Bonaparte en France, Horatio Nelson en Angleterre, le général Koutouzov en Russie —, les romantiques ont libéré l'imagination. Un second facteur important a été la culture de la bourgeoisie qui a rendu le terrain intellectuel fertile pour l'art et la littérature. Le développement économique a permis aux bourgeois d'acheter plus de livres, d'instruments de musique, de fréquenter les théâtres et d'assister aux concerts.

En réaction à cette émancipation, l'aristocratie s'est refermée sur elle-même. C'est ainsi que parmi les écrivains et les philosophes du XIXe siècle, il se trouve peu d'aristocrates, contrairement au XVIIIe siècle. Sur le plan politique, le romantisme est vu comme le contre-courant du rationalisme des Lumières.

Origines historiques

Johann Wolfgang von Gœthe

L'industrialisation conduit à une urbanisation particulièrement forte ainsi qu'à un abandon des campagnes. Après l'échec de la révolution échouée de 1848 et 1849, le dispositif absolutiste, les États et le poids institutionnel de l'Église restent inchangés. Le changement indispensable ne peut pas s'accomplir immédiatement dans ou avec la société. Cela a été une occasion pour les romantiques pour fuir dans la mélancolie, l'imagination, fuir dans des mondes irréels et idylliques.

On peut retrouver l'origine du romantisme dans deux mouvements littéraires de son époque. D'un côté, on peut évoquer le roman gothique que les Anglais lisent de manière passionnée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ces livres traitent du Moyen-Âge et de mystique. D'un autre côté, on trouve le Sturm und Drang qui a influencé de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe toute une série de lecteurs et d'hommes de lettres. Alors que les romans gothiques anglais étaient superficiels, les œuvres du Sturm und Drang représenté par Johann Wolfgang von Gœthe et Friedrich Schiller sont d'un grand niveau littéraire. Les romans gothiques stimulaient l'imagination (on y trouvait des motifs tels que les esprits, les chevaliers, les châteaux en ruines) tandis que le Sturm und Drang s'adressait aux sentiments du lecteur. C'est ainsi que le héros de Gœthe, dans les Souffrances du jeune Werther, a servi de modèle à de nombreux jeunes du XVIIIe siècle, certains s'habillant comme Werther ou se suicidant comme le héros de Gœthe.

Périodes du romantisme

Le romantisme allemand se divise en plusieurs périodes. Il débute avec le Premier romantisme nommé Frühromantik qui dure de 1795 à 1804. Ce premier romantisme en est aussi le plus absolu, le plus radical. Comme le note Julien Gracq dans une étude sur Kleist, les premiers romantiques, et surtout Novalis, ne réclamaient rien d'autre que la rédemption immédiate de l'humanité, via la poésie. D'où la tentation, héritée des Lumières, de faire une grande synthèse littéraire du monde telle que l'Encyclopédie de Novalis ou de Hegel. Le mouvement romantique se poursuivra avec la Hochromantik jusqu'en 1815 puis avec le romantisme tardif jusqu'en 1848. Pour la Hochromantik, on distingue le Cercle de Heidelberg et celui de Berlin. Ces phases ne se sont pas déroulées en même temps dans l'ensemble des domaines culturels. Le romantisme tardif ne concernera par exemple la musique qu'au début du XXe siècle avec Gustav Mahler ou Richard Strauss.

Figures de style et caractéristiques

Le psychisme

L'inconscient est vécu dans la littérature qui le fait apparaître.

Formes ouvertes

Ni la forme ni le contenu ne sont figés. Les chansons, les récits, les contes et les poèmes sont mélangés. La poésie, la science et la philosophie sont reliées entre elles.

Une poésie universelle progressive

Friedrich Schlegel a marqué comme théoricien du mouvement le concept de poésie universelle progressive qu'il développe dans le fragment 116 de l'Athenäum. L'artiste doit être reconnu comme un génie libre de sa création. Les unités aristotéliciennes de lieu, de temps et d'action perdent de leur importance. Le roman est le lieu de la subjectivité de l'auteur. L'objectif est de mêler philosophie, poésie, génie et critique. Le caractère fragmentaire devient l'une des caractéristiques des œuvres romantiques. Schlegel veut ainsi souligner le processus de création qui suit l'arbitraire et la liberté du poète.

L'ironie romantique

L'auteur se situe au dessus de son œuvre. Il est maître de ce qu'il rédigé. L'ironie romantique sert à désigner les auto-références à l'œuvre. Quand le héros d'une pièce de théâtre est en danger et qu'il dit par exemple «Mais on ne meurt pas en plein milieu du troisième acte !», c'est un exemple d'ironie romantique.

Tradition et Moyen-Âge

Le romantisme de la Hochromantik collecte la poésie populaire. Les contes des frères Grimm et le recueil Des Knaben Wunderhorn en sont les exemples les plus célèbres. Cependant, dès leur publication, on a critiqué le travail littéraire que les auteurs ont fait sur ces contes.

Le Moyen-Âge est célébré comme un parfait. L'art et l'architecture de cette époque sont appréciés, protégés et collectés.

Motifs du romantisme

Représentants du romantisme

Novalis

Philosophie

Johann Gottlieb Fichte, Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling, Gotthilf Heinrich von Schubert

Musique

Felix Mendelssohn Bartholdy, Johannes Brahms, Hugo Wolf, Johann Nepomuk Hummel, Franz Schubert, Robert Schumann, Richard Strauss, Hans Pfitzner, Richard Wagner, Carl Maria von Weber, Gustav Mahler, Anton Bruckner, Albert Lortzing

Littérature

Friedrich Hölderlin, Ernst Moritz Arndt, Bettina von Arnim, Achim von Arnim, August Ferdinand Bernhardi, Clemens Brentano, Adelbert von Chamisso, Joseph von Eichendorff, Friedrich de La Motte-Fouqué, Joseph Görres, Jacob Grimm, Wilhelm Grimm, Karoline von Günderrode, Wilhelm Hauff, Heinrich Heine, E. T. A. Hoffmann, Isidorus Orientalis, Heinrich von Kleist, Ernst August Friedrich Klingemann, Sophie Mereau, Adam von Müller, Wilhelm Müller, Novalis, Jean Paul, Max von Schenkendorf, Friedrich Schleiermacher, August Wilhelm Schlegel, Friedrich Schlegel, Ernst Schulze, Ludwig Tieck, Ludwig Uhland, Rahel Varnhagen, Dorothea Veit, Wilhelm Heinrich Wackenroder, Zacharias Werner, Karl Friedrich Gottlob Wetzel


Peintres

Philipp Otto Runge, Caspar David Friedrich, Johann Friedrich Overbeck, Franz Pforr, Julius Schnorr von Carolsfeld


Notes et références

  1. (en) Douglas Kelly, Frederick Burwick, Jürgen Klein, The Romantic Imagination Literature and Art in England and Germany, 1996, p. 122.
  2. «Die blaue Blume ist aber das, was jeder sucht, ohne es selbst zu wissen, nenne man es nun Gott, Ewigkeit oder Liebe.» Cité dans : Ricarda Huch, Die Romantik Blütezeit, Ausbreitung und Verfall, Zürich, 1951, p. 283

Bibliographie

Traductions par Armel Guerne, Albert Béguin, Lou Bruder, Jean-François Chabrun, René Jaudon, Flora Klee-Palyi, Gilbert Socart et Robert Valençay.
Textes de : Hölderlin, Jean Paul, Ludwig Tieck, Novalis, les frères Friedrich et August Wilhelm Schlegel, Wackenroder, un poète inconnu, Franz Xaver von Baader, F. G. Wetzel, Hendrik Steffens, Clemens Brentano, Achim von Arnim, Adelbert von Chamisso, E. T. A. Hoffmann, Friedrich de La Motte-Fouqué, Contessa, Heinrich von Kleist, Karoline von Günderode, Bettina von Arnim, Beethoven, Eichendorff, Georg Büchner, Christian Dietrich Grabbe, Eduard Mörike.

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"L'âge d'or du romantisme"

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