Alfred de Musset

Louis Charles Alfred de Musset-Pathay dit Alfred de Musset né le 11 décembre 1810 à Paris et mort le 2 mai 1857 aussi à Paris, est un poète, auteur dramatique et romancier français.



Catégories :

Écrivain français du XIXe siècle - Dramaturge français du XIXe siècle - Poète français du XIXe siècle - Compositeur français - Écrivain romantique - Romantisme - Poète romantique français - Poète romantique - Lauréat du Concours général - Ancien élève du lycée Henri IV - Membre de l'Académie française - Chevalier de la Légion d'honneur - Naissance en 1810 - Naissance à Paris - Décès en 1857

Alfred de Musset
Portrait de Musset par Charles Landelle (1821-1908)
Portrait de Musset par Charles Landelle (1821-1908)

Nom de naissance Louis Charles Alfred de Musset-Pathay
Activité (s) poète, dramaturge et romancier
Naissance 11 décembre 1810
Paris, Drapeau de l'Empire français Empire français
Décès 2 mai 1857 (46 ans)
Paris, Flag of France.svg Empire français
Langue d'écriture français
Mouvement (s) romantisme
Distinctions Légion d'honneur, Académie française

Louis Charles Alfred de Musset-Pathay dit Alfred de Musset né le 11 décembre 1810 à Paris et mort le 2 mai 1857 aussi à Paris, est un poète, auteur dramatique et romancier français.

Biographie

Alfred de Musset appartient à une famille affectueuse et cultivée, où on a le goût des lettres et des arts. Son père, Victor-Donatien de Musset-Pathay, est un haut fonctionnaire, chef de bureau au ministère de la Guerre, et un homme de lettres né le 5 juin 1768 près de Vendôme[1], [2]; il a épousé le 2 juillet 1801 Edmée-Claudette-Christine Guyot-des-Herbiers[3], née le 14 avril 1780[4]. Le couple a eu trois enfants : Paul, Alfred et Charlotte-Amélie-Hermine, née le 1er novembre 1819[5].

Son grand-père était poète, et son père était un spécialiste de Rousseau, dont il édita les œuvres. La figure de Rousseau joua en l'occurrence un rôle essentiel dans l'œuvre du poète. Il lui rendit hommage à plusieurs reprises, attaquant au contraire violemment Voltaire, l'adversaire de Rousseau. Son parrain, chez qui il passait des vacances dans la Sarthe, était l'écrivain Musset de Cogners.

En octobre 1819, tandis qu'il n'a pas encore neuf ans, il est inscrit en classe de sixième au collège Henri-IV[6] - on y trouve toujours actuellement une statue du poète -, où il a pour condisciple et ami un prince du sang, le duc de Chartres, fils du duc d'Orléans[7], et obtient en 1827 le deuxième prix de dissertation latine au Concours général. Après son baccalauréat, il suit des études, vite abandonnées, de médecine, de droit et de peinture jusqu'en 1829, mais il s'intéresse en particulier à la littérature. Le 31 août 1828 paraît à Dijon, dans Le Provincial, le journal d'Aloysius Bertrand, Un rêve, ballade signée «ADM». La même année, il publie L'Anglais mangeur d'opium, version française de Confessions of an English Opium Eater, de Thomas de Quincey.

Grâce à Paul Fouché, beau-frère de Victor Hugo, il fréquente dès l'âge de 17 ans le «Cénacle», salon de Charles Nodier à la Bibliothèque de l'Arsenal. Il sympathise alors avec Sainte-Beuve et Vigny, et se refuse à aduler le «maître» Victor Hugo. Il moquera surtout les promenades nocturnes du «cénacle» sur les tours de Notre-Dame. Après s'être essayé à la médecine, au droit, au dessin, à l'anglais, au piano et au saxophone il fera preuve d'une grande aisance d'écriture, se comportant comme un virtuose de la jeune poésie. Il publie alors les Contes d'Espagne et d'Italie, salués par Pouchkine[8]. Il est d'ailleurs l'unique poète français de son temps que le poète russe apprécie vraiment[9]. En 1830, à 20 ans, sa notoriété littéraire naissante s'accompagne déjà d'une réputation sulfureuse alimentée par son côté dandy et ses débauches répétées dans la société des demi-mondaines parisiennes. La même année, la révolution et les journées des Trois Glorieuses donnent le trône au duc d'Orléans et son ancien condisciple, le duc de Chartres, devient prince royal.

À l'âge de 22 ans, le 8 avril 1832, Musset est anéanti par la mort de son père, dont il était particulièrement proche, victime de l'épidémie de choléra. Cet évènement va décider de la carrière littéraire que Musset choisit alors d'entamer.

Musset tente sa chance au théâtre. Mais après l'échec de La Nuit Vénitienne ou les noces de Laurette, comédie en un acte donnée le 1er décembre 1830 à l'Odéon, l'auteur dit «adieu à la ménagerie, et pour longtemps», comme il l'écrit à Prosper Chalas. Cet éloignement durera dix-sept ans, jusqu'au succès d'Un Caprice , comédie en un acte donnée au Théâtre-Français le 27 novembre 1847. À cette époque, devenu alcoolique, il pouvait y revenir plus serein.

S'il refuse la scène, Musset n'en garde pas moins un goût particulièrement vif du théâtre. Il choisit de publier des pièces dans La Revue des Deux Mondes avant de les regrouper en volume sous le titre explicite «Un Spectacle dans un fauteuil». La première livraison, en décembre 1832 se compose de trois poèmes, d'un drame, La Coupe et les Lèvres, d'une comédie, À quoi rêvent les jeunes filles ? et d'un conte oriental, Namouna[10]. Musset exprime déjà dans ce recueil la douloureuse tension entre débauche et pureté qui domine son œuvre.

En novembre 1833, il part en Italie, en compagnie de George Sand, dont il a fait la connaissance lors d'un dîner donné aux collaborateurs de La Revue des Deux Mondes le 19 juin. Ce voyage lui inspire Lorenzaccio, reconnu comme le chef d'œuvre du drame romantique[11], qu'il écrira en 1834. Mais Musset tombe malade et George Sand devient la maîtresse de son médecin, Pietro Pagello. De retour à Paris le 12 avril 1834, il publie la seconde livraison de son «Spectacle dans un fauteuil», comprenant Les Caprices de Marianne, parue en revue en 1833, Lorenzaccio, inédit, André del Sarto (1833), Fantasio (1834), On ne badine pas avec l'Amour (1834) et La Nuit vénitienne, inédit depuis l'échec de l'Odéon. Le Chandelier paraît dans La Revue des Deux Mondes en 1835, Il ne faut jurer de rien en 1836 et Un Caprice en 1837. Il rédigé aussi des nouvelles en prose et la Confession d'un enfant du siècle, autobiographie à peine déguisée dédiée à George Sand, dans laquelle il transpose les souffrances endurées.

De 1835 à 1837, Musset compose son chef d'œuvre lyrique, Les Nuits, rivales de celles d'Edward Young, James Hervey ou Novalis. Ces quatre poèmes — les Nuits de mai, d'août, d'octobre, de décembre — sont construites autour des thèmes imbriqués de la douleur, de l'amour et de l'inspiration. Particulièrement sentimentaux, ils sont actuellement reconnus comme l'une des œuvres les plus représentatives du romantisme français.

Après sa séparation définitive avec George Sand, en mars 1835, il tombe amoureux de Caroline Jaubert, la femme d'un juriste et la sœur d'Edmond d'Alton-Shée, pair de France et son ami, qu'il nomme la petite fée blonde et avec laquelle il a une liaison qui dure trois semaines, avant de reprendre fin 1835 ou début 1836. Hôte assidu de son salon, il en fera sa «marraine» et sa confidente, au travers surtout de leur correspondance, qui s'étale sur vingt-deux années[12]. C'est chez elle qu'il fait la connaissance, en mars 1837, d'Aimée-Irène d'Alton, sa cousine, avec laquelle il entame une liaison heureuse et durable et qui lui propose même de se marier avec lui; abandonnée par Musset pour Pauline Garcia, qui se refuse à lui, elle épousera son frère Paul le 23 mai 1861. Puis il fait la connaissance de , le 29 mai 1839, à la sortie du Théâtre-Français, Rachel, qui l'emmène souper chez elle , et avec laquelle il a une brève liaison en juin. En 1842, la princesse Christine de Belgiojoso, amie de Mme Jaubert, lui inspire une passion malheureuse. De 1848 à 1850, il a une liaison avec Louise-Rosalie Ross, dite Mlle Despréaux, qui avait découvert Un Caprice dans une traduction russe de Alexandra Michælovna Karatiguine à Saint-Pétersbourg, et l'avait créé au Théâtre-Français en 1847. De même, en 1852, Louise Colet devient quelque temps sa maîtresse.

Tombe d'Alfred de Musset au cimetière du Père-Lachaise.

Grâce à l'amitié du duc d'Orléans, il est appelé bibliothécaire du ministère de l'Intérieur le 19 octobre 1838. Après la Révolution de février 1848, ses liens avec la Monarchie de Juillet lui valent d'être révoqué de ses fonctions par le nouveau ministre Ledru-Rollin le 5 mai 1848. Puis, sous le Second Empire, il devient bibliothécaire du ministère de l'Instruction publique, avec des appointements de trois mille francs, le 18 mars 1853.

Nommé chevalier de la Légion d'honneur le 24 avril 1845, en même temps que Balzac, il est élu à l'Académie française 12 février 1852 au siège du baron Dupaty, après deux échecs en 1848 et 1850. La réception a lieu le 27 mai suivant.

De santé fragile (malformation cardiaque), mais en particulier en proie à l'alcoolisme, à l'oisiveté ainsi qu'à la débauche, il meurt le 2 mai 1857, quelque peu oublié. Sa mère meurt à Paris le 11 février 1864, à 83 ans.

Son frère aîné Paul de Musset jouera un grand rôle dans la redécouverte de l'œuvre de Musset, par la rédaction de biographies, la réédition de grand nombre de ses œuvres, comme La Mouche ou Les caprices de Marianne.

Postérité

En 1859, George Sand publie Elle et Lui, roman épistolaire d'inspiration autobiographique. Jugeant son frère calomnié, Paul de Musset lui réplique, six mois plus tard, en faisant paraître Lui et Elle. En 1999, la liaison entre Alfred de Musset et de George Sand a fait l'objet d'une adaptation cinématographique de Diane Kurys, Les Enfants du Siècle.

Les œuvres de Musset ont fait l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques. Ainsi Il ne faut jurer de rien ! a été adapté par Eric Civanyan en 2005.

Ses œuvres

Notes et références

  1. François-Xavier de Feller, Biographie universelle, ou Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, Paris, J. Leroux, Jouby & Cie, et Gaume frères, 1849, tome VI, p. 155.
  2. Paul de Musset, Biographie de Alfred de Musset : sa vie et ses œuvres, G. Charpentier, 1877, 372 pages, p.  18.
  3. Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, Paris, 1815, tome VI, p. 105.
  4. Les Cahiers haut-marnais, 1953, p.  139.
  5. Mariée le 13 avril 1846 à Timoléon-Désiré Lardin, veuf depuis le 14 mars 1844, elle est décédée le 1er janvier 1905. Voir la Revue d'histoire littéraire de la France, Société d'histoire littéraire de la France, A. Colin., 1957, p.  354.
  6. Voir Pierre Gastinel, Le romantisme d'Alfred de Musset, Librairie Hachette, 1933, 700 pages, p.  4, et Maurice Allemand, Alfred de Musset, B. Arthaud, 1948, 241 pages, p.  15.
  7. Louise Both-Hendriksen, La triade française : Alfred de Musset, Lamartine, et Victor Hugo, C. Schœnhof, 1886, 198 pages, p.  VII.
  8. Voir Jean Louis Backès, Henriette Levillain, Le sens du détour : contribution à la littérature comparée, Klincksieck, 2005, 266 pages, pp. 198-199 (ISBN 2252035269) , et les Œuvres complètes de Pouchkine (édition critique d'André Meynieux), A. Bonne, 1953, p.  362.
  9. Michel Cadot, Victor Hugo lu par les Russes, Maisonnneuve & Larose, coll. Victor Hugo et l'Orient, 2001, p.  8 (ISBN 2706815418) .
  10. Anne-Simone Dufief, Le théâtre au XIXe siècle : du romantisme au symbolisme, Éditions Bréal, 2001, 223 pages, pp. 85-86 (ISBN 2842917871) .
  11. C'est l'avis de Maurice Allemand (Alfred de Musset‎, B. Arthaud, 1948, 241 pages, p. 111), Joyce G. Bromfield (De Lorenzino de Medicis a Lorenzaccio, vol. 64 des Études de littérature étrangère et comparée, M. Didier, 1972, 220 pages, p. 168), Pierre-Henry Limitecque (La France et sa littérature : guide complet dans le cadre de la civilisation, A. Desvigne, 1968, 896 pages, p. 505), Denise P. Cogny (Alfred de Musset, Lorenzaccio : drame avec une biographie chronologique de Musset, une étude générale de son œuvre, une analyse méthodique de la pièce des notes des question, des sujets de devoirs, Éditions Bordas, 1967, 192 pages, p. 30), ou Pierre Gastinel (Alfred de Musset, Comédies et proverbes‎, Société Les Belles lettres, 1957, p. 353). Pour Philippe van Tieghem (Histoire de la littérature française‎, Fayard, 1949, 724 pages, p. 441), c'est «le seul chef-d'œuvre authentique du drame romantique».
  12. Loïc Chotard, «Confession à la marraine. Les lettres de Musset à Caroline Jaubert», dans Approches du XIXe siècle, Presses de l'université de Paris-Sorbonne, 2000, 454 pages, pp. 163-172 (ISBN 2840501686) .

Voir aussi

Bibliographie

Éditions modernes

Liens externes


Précédé par
Emmanuel Dupaty
Fauteuil 10 de l'Académie française
1852-1857
Suivi par
Victor de Laprade

Recherche sur Google Images :



"Alfred de Musset - Wikivisual"

L'image ci-contre est extraite du site fr.wikivisual.com

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (592 x 857 - 21 ko - jpg)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_de_Musset.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 22/11/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu