Auguste Maquet

Auguste Maquet, né à Paris le 13 septembre 1813 et mort à Sainte-Mesme le 8 janvier 1888, est un romancier et auteur dramatique français, connu en particulier pour sa collaboration avec Alexandre Dumas.



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Écrivain français du XIXe siècle - Auteur de romans historiques - Dramaturge français du XIXe siècle - Écrivain romantique - Romantisme - Officier de la Légion d'honneur - Naissance en 1813 - Naissance à Paris - Décès en 1888

Auguste Maquet
Lithographie de C. Faber, 1847.

Auguste Maquet, né à Paris le 13 septembre 1813 et mort à Sainte-Mesme (Seine-et-Oise) le 8 janvier 1888, est un romancier et auteur dramatique français, connu en particulier pour sa collaboration avec Alexandre Dumas.

Biographie

Auguste Maquet
Caricature par Nadar, 1854.

Aîné de huit enfants, Maquet naquit à Paris, rue Quincampoix, dans un famille aisée. De 1821 à 1830, il fut un brillant élève du lycée Charlemagne, où il eut pour condisciple Théophile Gautier et Gérard de Nerval[1] et devint, à dix-huit ans, un professeur suppléant particulièrement remarqué. Docteur ès-lettres, il se destinait à l'enseignement, mais poussé par une irrésistible vocation vers la littérature indépendante, il abandonna l'Université vers 1835. Quelques poésies fort appréciées, quelques nouvelles rédigées dans les journaux le mirent en rapport avec les jeunes écrivains de cette féconde époque.

Fort lié avec Théophile Gautier, il fit partie des Bousingos, le groupe des Romantiques de la seconde génération, sous le nom d'Augustus Mac-Keat[2], [3], [4], [5], et composa quelques essais avec Gérard de Nerval[6]. C'est par ce dernier qu'il fit la connaissance d'Alexandre Dumas en décembre 1838. Il lui remit Le Bonhomme Buvat, nouvelle sur la conspiration de Cellamare que La Revue des Deux Mondes avait refusée et qui donna Le Chevalier d'Harmental[7]. Alors commença cette collaboration fameuse qui dura jusqu'en 1851 et mit en quelques années Auguste Maquet sur le chemin de la renommée.

Entraîné dans le désastre financier de son collaborateur, Auguste Maquet attaqua Dumas en justice en premier lieu pour impayé, et ensuite pour récupérer ses droits d'auteur sur les œuvres qu'il avait rédigées en collaboration avec Dumas. Il s'en expliqua lors des audiences du 20 et 21 janvier 1858 devant le tribunal civil de la Seine. Il fut reconnu comme un simple créancier, et moyennant la somme de 145 200 francs payables en onze ans, il perdit le fruit d'un travail inouï en renonçant à mettre son nom à côté de celui d'Alexandre Dumas sur l'ensemble des livres qu'ils avaient rédigés ensemble.

Auguste Maquet fut pendant plus de douze années président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Officier de la Légion d'honneur depuis 1861, il mourut le 8 janvier 1888 dans son château de Sainte-Mesme, gagné, comme il le disait gaiement, avec sa seule plume. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise[8] à Paris.

Maquet simple collaborateur ou «nègre» ?

La part d'Auguste Maquet dans la collaboration qui l'unit à Alexandre Dumas a fait l'objet d'importantes discussions. Eugène de Mirecourt, qui révéla l'emploi de collaborateurs par Dumas, rapporte une anecdote dans son pamphlet de 1845[9] :

[... ] L'auteur des Trois Mousquetaires voulant prouver jusqu'à l'évidence que son chef de manufacture n'ajoutait pas une syllabe et ne retirait pas un iota du travail primitif, composa, séance tenante, sous les yeux d'une demi-douzaine d'intimes, une phrase étrange, une phrase barbare, une phrase de cinq lignes dans laquelle est répété seize fois le mot QUE, cet éternel désespoir de l'écrivain, ce caillou qu'une langue ingrate fait rouler constamment sous notre plume. Jugez de l'harmonie de la période. Les intimes s'écriaient : - Dumas en biffera bien deux ou trois! - Je parie pour sept. - Il en restera neuf, c'est fort raisonnable!
M. Dumas ne biffa rien.
Le jour suivant, on put voir toute cette fourmilière de QUE grouiller dans le feuilleton du Siècle.

Pour Joseph-Marie Quérard, bibliographe contemporain des deux auteurs, plusieurs ouvrages ou passages sont du seul Maquet[10].

En revanche, pour Fernand Chaffiol-Debillemont, «Dumas avait seul conçu le plan, dessiné les personnages; bref il avait été l'architecte de l'édifice dont Maquet ne fut que le maçon. Et la page une fois composée, il y apportait les retouches définitives qui vivifiaient la prose languissante du bon Maquet; la verve, l'éclat, l'esprit sont bien de sa plume[11]

De même, pour Alain Decaux, «comme pour les peintres de la Renaissance, il faut qu'on prépare tes fresques - et il est juste que Auguste Maquet soit appelé [... ] - mais à la fin celui qui tient la plume, c'est toi[12]

Dans cette vision, le travail d'Auguste Maquet consistait à rédiger une première copie à partir de ses connaissances historiques. Par la suite celle-ci était réécrite par Alexandre Dumas qui ajoutait son style romanesque. Simone Bertière, étudiant le manuscrit des Trois Mousquetaires, a pu constater qu'un passage occupant douze pages sous la plume de Maquet, en occupait soixante-dix après la réécriture de Dumas[13].

Cependant, certains éléments montrent qu'au moins certaines parties étaient reprises sans aucune modification de la part de Dumas.

«Paris, le 22 janvier 1858

Mon cher Maquet,

Deux lignes pour vous dire que je viens de lire le compte rendu de votre procès et que mon témoignage peut rectifier une erreur. En 1849 - je ne puis préciser la date - le Siècle publiait Le Vicomte de Bragelonne. Perrée était absent et je le remplaçais. On m'avertit à six heures du soir que le feuilleton qu'on était allé chercher à Saint-Germain, chez Alexandre Dumas, était perdu. Il fallait au Siècle son feuilleton, le feuilleton est dans sa charte. Les deux auteurs m'étaient connus, l'un habitait à Saint-Germain, l'autre à Paris. J'allai trouver celui qui était le plus facile à joindre. Vous alliez vous mettre à table. Vous eûtes la bonté de laisser là votre dîner et vous vîntes vous installer dans le cabinet de direction. Je vous vois toujours à l'œuvre. Vous écriviez entre une tasse de bouillon et un verre de vin de Bordeaux que vous teniez de la pourvuficence du Siècle. De sept heures à minuit, les feuillets se succédèrent, je les passais de quart d'heure en quart d'heure aux compositeurs. À une heure du matin, le journal était tiré avec son Bragelonne.

Le lendemain on m'apporta le feuilleton de Saint-Germain qui avait été retrouvé sur la route. Entre le texte Maquet et le texte de Dumas il y avait une trentaine de mots qui n'étaient pas totalement les mêmes, sur 500 lignes qui composaient le feuilleton.

Voilà la vérité. Faites de cette déclaration ce que vous voudrez.

[…]»

Maquet est l'auteur principal du dernier chapitre du Vicomte de Bragelonne, qui met en scène la mort de d'Artagnan : Louis Perrée, le directeur du Siècle, trouvant que Dumas avait terminé le roman trop abruptement, commanda de toute urgence un dernier chapitre à Maquet. Dumas écrivit cependant la conclusion.

Œuvres collectives Dumas-Maquet

Romans
Théâtre

Œuvres de Maquet

Auguste Maquet a rédigé seul :

Au théâtre, il a fait, seul :

Il a fait représenter, en collaboration avec Jules Lacroix :

Il a rédigé en collaboration avec Théodore Anne :

Il a rédigé le texte d'un Paris sous Louis XIV. Monuments et vues, Paris, Laplace, Sanchez et Cie, 1883.

Sources

Liens externes

Notes et références

  1. Corinne Bayle, Gérard de Nerval, la marche à l'étoile, Éditions Champ Vallon, 2001, p. 19-20, (ISBN 2876733307) .
  2. Charles Augustin Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, Paris, Michel Lévy frères, 1866, tome VI, p. 278.
  3. Corinne Bayle, Gérard de Nerval, la marche à l'étoile, p. 55.
  4. Assassins, hors-la-loi, brigands de grands chemins : Mémoires et histoires de Lacenaire, Robert Macaire, Vidocq et Mandrin, Éditions Complexe, 1996, 1183 pages (ISBN 2870276060) , présentation de Michel Le Bris, p. 22.
  5. Sous ce nom «irlandisé», il a publié plusieurs poèmes dans des journaux et revues sous ce pseudonyme. Sous le pseudonyme de «Paul L'Édile», il a aussi publié des articles dans la Revue municipale. Voir Georges d'Heylli, Dictionnaire Des Pseudonymes, Georg Olms Verlag, 1977, 599 pages, p. 135 (ISBN 3487063395) .
  6. Les deux hommes ont eu un projet d'adaptation du conte La Main enchantée pour le théâtre en 1850. Voir Corinne Bayle, Gérard de Nerval, la marche à l'étoile, p. 55.
  7. Ferdinand Hœfer (dir. ), Nouvelle biographie générale, Paris, Firmin Didot frères, 1860, tome 33, pp. 343-345.
  8. (http ://www. pere-lachaise. com/)
  9. Eugène de Mirecourt, Produit de romans. Maison Alexandre Dumas et compagnie, 1845, p. 45.
  10. Joseph-Marie Quérard, Les supercheries littéraires dévoilées. Galerie des auteurs apocryphes, supposés, déguisés, plagiaires et des éditeurs infidèles de la littérature française pendant les quatre derniers siècles, Paris, L'éditeur, 1847, tome 1, p. 419-584. Selon lui Auguste Maquet est «le principal, sinon l'unique, auteur du roman Les Trois Mousquetaires» (p. 474). De même, il rapporte que, selon Eugène de Mirecourt, Le Chevalier d'Harmental et Sylvandire sont l'œuvre du seul Maquet (p. 502-503). Par contre, Le Comte de Monte-Christo aurait été rédigé par Fiorentino pour la première partie et par Maquet pour la seconde (p. 507). Pour Le Bâtard de Mauléon, Maquet doit achever tout seul le roman, Dumas n'ayant pas rédigé les deux derniers des huit volumes prévus (p. 515).
  11. Fernand Chaffiol-Debillemont, Petite suite excentrique, Mercure de France, 1952, p. 178.
  12. Discours prononcé par Alain Decaux lors du transfert des cendres d'Alexandre Dumas au Panthéon, 30 novembre 2002.
  13. Préface et annotations à Vingt Ans après, La Librairie Générale Française, 1989.
  14. Gustave Simon, Histoire d'une collaboration, Alexandre Dumas et Auguste Maquet. Documents inédits, portraits et fac-similés, Paris, Éditions Georges Crès & Cie, 1919, 204 pages

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